MAURICE LABAN

Maurice Laban

Par Mustapha Boutadjine - Paris 1996 - Graphisme-collage, 42 x 30 cm

Des brigades au maquis rouge

Par Mohamed Rebah Historien

Maurice Laban est né le 30 octobre 1914 à Biskra, dans le Sud algérien, de parents instituteurs français immigrés. Après des études primaires à l’école des indigènes du Vieux Biskra où enseignaient ses parents et des études secondaires au lycée de Constantine, il mène des études supérieures de chimie à Marseille puis à Alger.
Au mois d’octobre 1936, il est parmi les délégués communistes de Biskra au congrès constitutif du Parti communiste algérien (PCA) qui se tient à Alger. Il explique dans un écrit les raisons de son engagement communiste : « Étant plus en contact avec les indigènes des campagnes qu’avec les Européens, j’étais anticolonialiste acharné et pro-arabe ; je sentais la nécessité de la formation d’une nation algérienne. »
De Paris, qu’il avait rejoint en 1937 pour poursuivre ses études, il part en Espagne où il s’engage dans les Brigades internationales contre les forces fascistes du général Franco. Lieutenant, il est blessé deux fois au combat.
À la dissolution des Brigades internationales à l’automne 1938, il reprend ses études à Paris et obtient le diplôme d’ingénieur chimiste.
De retour en Algérie, il dirige le PCA clandestin aux côtés du secrétaire général Ibanez.
Arrêté au mois de mars 1942, il est condamné au procès des « 61 communistes » aux travaux forcés à perpétuité. Libéré au mois de mars 1943, il rejoint sa ville natale, Biskra, où il s’occupe de la palmeraie familiale.
En 1947, il entre au comité central du PCA. En 1949, il redevient militant de base et se trouve aux côtés des ouvriers agricoles en lutte. Il contribue à la création et au développement des groupes paysans communistes des Aurès.
En 1955, il intègre les Combattants de la Libération (CDL). Au mois de mai 1956, il se trouve au maquis dit « maquis rouge », aux côtés de ses camarades communistes Hamid Guerrab, Henri Maillot, Mustapha Saadoun, Mohamed Boualem, Belkacem Hannoun, Djillali Moussaoui et Abdelkader Zelmatt. Le 5 juin de la même année, il meurt, les armes à la main, dans un accrochage avec l’ennemi, au djebel Derraga, au flanc nord de l’Ouarsenis, dans l’Ouest algérien.