PAUL ROBESON

Black is toujours beautiful

Paul Robeson Par Mustapha Boutadjine Paris 2000 - Graphisme-collage, 60 x 40 cm

Droit sur la portée

Par Fernand Nouvet Journaliste à L’Humanité, décédé le 3 novembre 2013 à Paris

Fils d’un ministre du culte ayant réussi à échapper à l’esclavage et d’une enseignante, Paul Robeson marqua son époque. Considéré comme l’un des hommes les plus accomplis de son temps, il excellait dans les sports (base-ball, basket-ball et football), et était l’une des personnalités sportives de l’université de Rudgers. Le septième art et le théâtre étaient aussi des voies dans lesquelles il faisait figure de proue. Son rôle de fils dans Othello lui a valu la récompense de la Meilleure performance en 1944. Il affectionnait également la musique.
N’hésitant pas, avec sa voix profonde de baryton, à participer au chant religieux noir. Pour la paix et la justice. Quand certains de ses concerts étaient attaqués par les foules racistes, il disait : « Je vais partout où le peuple veut que je chante... et je ne serai pas effrayé par des croix brûlant dans Peekskill ou n’importe où ailleurs. » Maîtrisant plus de vingt langues, Paul Robeson était une figure notoire de la lutte avec le peuple opprimé d’Afrique du Sud. Après des études de droit, ce citoyen du monde s’était fait le défenseur acharné de la cause des Noirs. La lutte contre le racisme et le colonialisme était son credo. En 1934, alors qu’il participait à un rassemblement antifasciste pendant la guerre civile espagnole, il déclara :
« L’artiste doit choisir de combattre pour la liberté ou pour l’esclavage. J’ai fait mon choix. Je n’ai eu aucune alternative. » Et l’accusation d’être un communiste ne l’a d’ailleurs pas fait changer de ligne.